Résumé

Les pratiques de fertilisation en agriculture basées sur une approche de pronostic de la réponse des cultures à l’apport d’éléments fertilisants ont permis les augmentations considérables des rendements depuis plus d’un siècle. La forte incertitude attachée à ces pronostics, même réduite autant que possible à l’aide d’un diagnostic basé sur les analyses de sol, a conduit les prescripteurs et les agriculteurs à maximiser les doses d’apport d’engrais du fait de leur aversion au risque d’une sous-fertilisation des cultures. Cette pratique généralisée a été la cause d’une mise en circulation excessive d’azote et de phosphore dans les agro-écosystèmes qui est responsable d’impacts environnementaux négatifs importants qui ne sont plus acceptés par la société.

Un changement de paradigme, considérant la disponibilité des éléments nutritifs pour la plante, non plus comme un facteur externe à celle-ci, uniquement contrôlé par les apports de fertilisants et par leurs interactions physico-chimiques avec la matrice minérale du sol, mais comme une propriété émergente du système plante – sol – microbiome* [1] , permet de mettre en œuvre un approche basée sur le diagnostic in situ de l’état de nutrition de la culture qui de fait intègre la variabilité contextuelle et permet donc d’inférer avec une incertitude beaucoup plus faible les besoins en apports d’engrais des cultures et du même coup les risques environnementaux qui leur sont associés.