Thierry Papillon est enseignant au lycée agricole de Laval.
Il participe au Conseil d'Administration de l'Afa depuis 2015.

"Pour des raisons contextuelles, le modèle productiviste semble épuisé, un changement de paradigme s'impose à nous et nous interroge sur l'évolution de notre métier."
L'agronomie ne peut plus être seulement une science qui résout des problèmes techniques en utilisant des recettes. L'agronomie doit être une science de recherche et de réflexion pour faire face à des problématiques collectives et intergénérationnelles.
Cette transition sous entend que l'ensemble des acteurs agronomiques évoluent vers de nouvelles façons d'opérer : l'enseignement doit
- réfléchir sur une autre mise en relation avec le savoir agronomique, en "problématisant" : l'éthique, la stratégique, le collectif, l'écologie, afin de mieux préparer à la complexité et à l'incertitude.
- mieux tester de nouvelles manières de produire grâce à un autre dispositif de recherche. On parle de recherche système ( recherche actions,recherche intervention) où les objectifs agronomiques sont co-construits avec l'ensemble des acteurs; l'empirique et le théorique se rejoignent pour atteindre un résultat parfois différent de l'objectif mais plus robuste.
Il existerait sept familles agricoles ( Hubert, 2002) ayant un projet d'agriculture différent, certes, mais elles ont toutes en commun l'Agronomie comme source d'analyse systémique et prospective.
Enfin l'Agronomie doit, pour accroître sa transversalité, continuer d'ouvrir son cadre de référence à d'autres sciences, notamment aux sciences sociales.
"Cela devient enthousiasmant..."