Résumé

Les territoires du bassin de la Caraïbe sont très exposés aux effets du changement climatique, avec des probabilités de renforcement des périodes de sécheresse pouvant impacter lourdement la production agricole. La question de l’économie de l’eau s’y pose avec acuité, et des alternatives sont recherchées à différents niveaux d’échelles, allant du territoire aux systèmes de culture. Cet article porte un éclairage sur les bénéfices attendus des systèmes multiespèces (SME) pour l’économie de l’eau en zones tropicales. Il s’attache dans un premier temps à rappeler les bases biophysiques des transferts d’eau entrants et sortants au sein du continuum sol-plantes-atmosphère, tout en pointant les modifications du cycle de l’eau imposées par l’implantation de SME. Dans un second temps, il exprime les possibilités offertes par le design spatio-temporel des SME pour la recherche de meilleures efficiences de l’eau, tout en mettant en avant le rôle de la modélisation pour la recherche des scénarios les plus viables au regard de la complexité du fonctionnement de ces systèmes. Ces approches devront nécessairement i) composer avec les pratiques culturales visant à l’économie de l’eau à la parcelle (travail du sol, mulching, choix spécifiques et variétaux, etc.), et ii) s’inscrire dans une chaîne logistique allant de la parcelle au territoire pour accroître la robustesse des services climatiques.

Mots-clés : Associations culturales, Agroforesterie, Continuum sol-plantes-atmosphère, Gestion de l’eau, Services climatiques, Zones tropicales, French West Indies (FWI)