Il nous a quittés, emporté par une crise cardiaque en août 2014. Bernard était membre du Conseil d'Administration de l'Afa, où il apportait beaucoup, par sa culture et une forme de pensée originales.

Chef d’entreprise, en Suisse, formé à l’agronomie sur les bancs de ce qui fut dans le temps l’Agro Paris, spécialisé en protection des plantes, après un passage à l’INRA, à la station de la Minière spécialisée en lutte biologique, puis à l’ORSTOM (maintenant IRD), il est devenu chef du service protection des plantes à l’IRHO (maintenant CIRAD) en Côte-d'Ivoire dans les années 1960.

Il est ensuite entré chez CIBA GEIGY pendant 30 ans (devenue Novartis et Syngenta) où, membre de la direction du groupe, il est devenu directeur du développement et du « product management global ». Il a ainsi pu faire valoir que la protection des plantes n’est pas dissociable des autres pratiques agronomiques et que la mise en œuvre de moyens biologiques devait prendre une place croissante dans cette discipline.

Il a donc créé Agrometrix avec l’apport de Novartis, une société dédiée au génie du biocontrôle, développement de solutions biologiques intégrées, systèmes d’aide à leur mise en pratique et formation.

En 1995, il participe à la fondation d'une association pour promouvoir des solutions de lutte biologique pour l'agriculture : l’association internationale des producteurs d’agents et produits de biocontrôle (IBMA). Après en avoir été le premier président, il a été chargé des relations internationales. Sollicité par la division Environnement de l’OCDE, pour participer au groupe de travail sur les pesticides, il a créé le comité biopesticides puis le groupe d’experts en protection intégrée (IPM).

Membre de l’Académie d’Agriculture, et récemment élu président de la nouvelle Académie du Biocontrôle et de la Protection Biologique Intégrée en France, où il menait un nouveau projet pour le développement de l'ITS sur le Sud Ouest de la France. Il a contribué à faire de l'IBMA un acteur crédible avec toutes les instances gouvernementales et non gouvernementales, tant au niveau français que européen.

En tant que membre de l’Afa, il a veillé à assurer l’intégration des méthodes de protection des plantes au sein des systèmes agronomique cohérents, assurant la juste rétribution des parties concernées, la qualité de la production agricole et la considération des aspects sanitaires, environnementaux et sociaux liés à ces activités.

 

Les adhérents de l'Afa le connaissaient bien, toujours actif dans les débats, avec calme et courtoisie, cheveux de neige et sourire radieux, il portait avec d'autres le souci d'élargir nos questions et nos actions au delà des frontières.  Membre du Conseil d'Administration de l'Afa, participant au groupe de travail sur les Politiques publiques et la gouvernance, il avait présenté les réflexions de ce groupe lors de l'AG de mars 2010.

Intervention interrompue par la sirène résonnant dans l'amphi de l'Agro de Paris pour un exercice mal à propos, mais le chemin parcouru depuis par l'Afa n'est pas discordant : faire connaître le point de vue d'agronomes auprès des pouvoirs publics, en s'inspirant, modestement, de la méthode de travail du GIEC...

Au revoir Bernard, tes propos nous accompagnent...