Membre du CA de l'Afa jusqu'en mars 2011, un des fondateurs de l'Afa, Éric nous a quittés le 19 mai 2012. Il aurait aimé voir le développement de l'Afa, en particulier dans son lien à l'enseignement technique agricole. Si nous n'avons pas eu le temps de faire avec lui tous les projets en discussion, nous poursuivons.
Ingénieur général honoraire du GREF, doyen honoraire de l'inspection de l'enseignement agricole et chef de projet du pôle de compétences dijonnais, il a consacré toute sa vie professionnelle à l'enseignement technique et supérieur agricole et en particulier aux liens entre formation et recherche.
Comme doyen de l'inspection de l'enseignement agricole (1998-2006), il a participé depuis l'année 2000 puis tous les deux ans en tant que représentant du DGER aux journées du Pradel, qui furent le creuset de l'AFA, avec Jean-Pierre Deffontaines, Philippe Prévost, Jacques Caneill.
Il a également participé à l'ouvrage " les agronomes pour demain ".
Il a été membre du conseil scientifique de l'APCA, présidé par Alain Capillon.
En tant qu'IGGREF, il a participé à un groupe de travail mis en place au sein du CGAAER sur la relève de l'agronomie. Face à la disparition progressive des ingénieurs agronomes dans l'enseignement, face à l'hyper spécialisation des profils de maîtres de conférences dans l'enseignement supérieur, face à l'affaiblissement du statut de la pluridisciplinarité et des savoirs cliniques, il s'est mobilisé pour cette relève.
Il a souligné le besoin d'agronomes de synthèse et de la promotion de l'agronomie comme discipline moderne et attractive, face aux défis de l'environnement et de l'alimentation.
Un recueil reprenant tous les hommages rendus à Éric le 5 septembre 2012 a été édité début 2013 par AgroSup Dijon, dont la version numérique est consultable en cliquant sur l'illustration.
Lors d'une journée qui a rassemblé la famille et les amis professionnels d'Éric, Thierry Doré et Philippe Prévost ont apporté leur témoignage:
Éric faisait partie des compagnons de route de l'agronomie ; de ceux qui, tout en se défendant "avec prudence " d'en être, lui apportent attention et soutien. Ouverture, disponibilité, engagement : ce sont trois qualités dont Éric fit preuve dans ce compagnonnage, et c'est toute une communauté disciplinaire qui lui rend à ce titre hommage.
L'ouverture d'Éric vers l'agronomie n'est pas récente : dans les années 1980 déjà il échangeait avec M. Sebillotte à son propos, comme en témoigne la contribution qu'il a co-signée avec Jean-Régis Bonnevialle dans l'ouvrage d'hommages à Michel. Le goût d'Éric pour l'approche systémique, pour la confrontation au terrain, pour les croisements inter-disciplinaires, sont certainement à l'origine de son intérêt pour l'agronomie, qui fait aussi sienne ces préoccupations. Au-delà, cet intérêt est sans doute une manifestation de la grande curiosité intellectuelle d'Éric, qu'il a pu cultiver dans les fonctions éminentes qu'il a occupées.
Mais au-delà de son intérêt personnel, c'est il y a une douzaine d'années qu'il a commencé à apporter à l'agronomie un appui décisif. Lorsque en 2000 Philippe Prévost, alors Directeur du lycée agricole d'Aubenas et du domaine Olivier de Serres, a cherché des soutiens pour la commémoration du 400ème anniversaire de la première édition du "Théâtre d'agriculture et Mesnage des champs", c'est Éric, alors doyen de l'inspection de l'enseignement agricole, qui a su mobiliser la DGER pour qu'elle soit partenaire de la manifestation, à la fois sur le plan intellectuel et sur le plan financier. Il est probable que sans lui, cette manifestation n'aurait pu voir le jour, et cette disponiblilité a ainsi participé de la création d'un évènement identitaire pour les agronomes.
Non content d'en avoir favorisé l'émergence, à l'issue de cette première édition, Éric a été un des piliers du petit groupe qui s'est réuni régulièrement, avec J.P. Deffontaines, F. Papy, J. Caneill, M.Benoît, F. Kockmann, P. Prévost, pour renouveler l'expérience, tous les deux ans, des Entretiens du Pradel. Il s'agissait là d'un engagement d'autant plus remarquable et apprécié qu'Éric assumait par ailleurs des responsabilités fort prenantes, et qu'il lui était probablement difficile d'apporter une contribution similaire à tous les champs disciplinaire qu'il était amené à fréquenter.
Éric a donc été ensuite naturellement un des administrateurs de l'association de préfiguration de l'Afa, créée en 2007 par ce petit groupe, puis administrateur de l'Afa de 2008 à 2011. Même s'il a voulu se retirer après ce mandat de trois ans, parce qu'il souhaitait que de plus jeunes agronomes viennent prendre le relai, il a jusqu'au bout participé aux travaux de l'Afa, en particulier en animant le groupe de travail "Capitalisation et transmission des savoirs agronomiques". Il a été présent à toutes les réunions du groupe et y a apporté son expertise sur sa connaissance de l'enseignement agricole, mais aussi son côté militant pour que l'agronomie revienne en force dans les programmes d'enseignement, et pour que la formation des enseignants d'agronomie des lycées agricoles leur permette de s'engager dans une vraie formation technologique, où la place du terrain serait primordiale.
Ouverture, disponibilité, engagement : ces qualités que nous retiendrons d'Éric vis-à-vis de notre communauté, se nourrissaient de ses nombreuses autres qualités humaines et professionnelles, relatées par ceux qui l'ont côtoyé dans des univers plus professionnels ou personnels. Éric avait compris que l'agronomie était une chose trop sérieuse pour la laisser aux mains des seuls agronomes, mais il a su accompagner ces derniers, non en donneur de leçon, mais en compagnon empreint d'un profond sens du dialogue.
Ouvrages auxquels a contribué Eric Marshall