Paysanne-boulangère dans le Poitou, elle a exercé des fonctons variées et est à l'interface de toutes les pièces de l'agronomie (cf infra).
Elle est administratrice de l'AFA depuis 2022.
"Si l’agronomie est une maison accueillant une communauté d’individus passionnés, j’y ai vécu dans plusieurs de ses pièces ! Mon parcours professionnel a démarré en 1990 par le petit jardin, à me forger des armes en Chambre d’agriculture en découvrant « l’agronomie de terrain », expérimentale et multifactorielle, mais très tôt au service de l’environnement. J’ai ensuite élu domicile dans une mansarde sous les toits à animer au niveau national les opérations « Ferti-Mieux », sous la houlette d’un Michel Sebillotte exigent et pugnace. Là, j’ai commencé à partager ma mansarde avec plein d’acteurs du monde agricole oeuvrant pour une agriculture responsable. Dès lors a germé la folle envie de « faire bouger les lignes ».
J’ai rejoint l’INRA et son unité agronomie de Grignon en tant qu’ingénieur de Recherches sur les questions agrienvironnementales. J’y ai découvert de nouvelles pièces à vivre, avec alcôves, où se sont tissées des relations humaines particulières avec les décideurs publics (ministère de l’environnement et de l’agriculture) autour des questions d’évaluation environnementale. J’y ai aussi souvent investi la cuisine, immense pièce à vivre grouillant de l’énergie foisonnante de divers collectifs hétéroclites sur les questions d’aide à la conception de systèmes de culture répondant aux enjeux de demain... un demain que je n’ai pas voulu attendre en cuisine ! J’ai quitté l’INRA en 2019 pour cultiver le grand terrain arboré de la « maison agronomie ». Je suis aujourd’hui paysanne boulangère dans le Poitou, sur une petite quinzaine d’hectares. Au métier d’agronome qui doit construire son système et le faire vivre sur le terrain en intégrant contraintes et interactions de tous bords, j’ajoute de nouveaux métiers que sont ceux de meunier, boulanger, fournier, commerçant... en interaction forte.
Reconversion me direz-vous ? Non, juste prolongement d’un parcours commencé sur le terrain, dans la petite cour de la maison, à pratiquer une agronomie « engagée ». « Notre pain est politique » ont écrit des collectifs de Rhône-Alpes. Je crois que l’agronomie est aussi politique, partie prenante de la société et coresponsable de son évolution.
J’aimerais mettre à profit mon implication actuelle dans divers réseaux (Civam, « Cultivons la biodiversité », Triptolème...) et mon implication à venir au sein de l’AFA pour, en synergie entre ces collectifs, partager des savoirs et savoir-faire et contribuer à « apprendre à faire ensemble »
l’agronomie, dans l’action et son analyse."