Résumé

L’article revient sur les fondements et les trajectoires d’évolution des structures de production agricole pour mettre en évidence les enjeux qui traversent le concept d’exploitation agricole familiale à partir de trois entrées disciplinaires : économie, sociologie et droit.  Ainsi, l’exploitation familiale, si elle reste dominante, n’est plus la matrice juridique, économique et culturelle d’un modèle partagé. Le patrimoine accumulé au cours d’une carrière rend sa transmission difficile et parfois impossible, d’où des démantèlements ou des montages juridiques permettant, soit de sauvegarder l’apparence d’une exploitation familiale, soit à l’inverse de la dissoudre dans un ensemble plus vaste et complexe, rendant cette réalité insaisissable. On voit là que les injonctions réitérées au fil des décennies à garder des exploitations nombreuses partout à « taille humaine » et « à responsabilité personnelle » n’ont pas résisté aux logiques économiques d’agrandissement rendues possibles grâce à une imagination juridique collective féconde.

Mots-clés : droit, économie, sociologie, dynamique structurelle, restructuration

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